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Quand le cirque s’invite dans les maisons de quartier de Papeete

  • dorisdphotographe
  • 7 juin
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 10 juin


Au début, ils n’étaient qu’une poignée d’enfants. Mais le bouche à oreille se propage rapidement : ils sont aujourd’hui une vingtaine de jeunes par structure, âgés de 5 à 12 ans, se retrouvant les mercredis à la maison de quartier de Mission (Papareva et Te Aroha), et les vendredis à celle de Titioro (Temauri Village et Puatehu), pour passer des après-midis pas comme les autres. « J'adore le cirque avec Mlle Karott’ et Monsieur H., j'adore énormément tout ce qu'ils m'ont appris ! » Metani, 7 ans.


 

Du cirque dans les quartiers de la ville. Un projet inédit mis en place entre janvier et mai 2025 par la commune de Papeete dans quatre maisons de quartier, conduit par Mlle Karott’ et Monsieur H. Deux artistes qui conçoivent les arts du cirque comme un partage, le moyen de mieux se connaître et de se dépasser. Ils sont là pour aiguiller, guider, et encourager chaque enfant. Pour réveiller leur curiosité et leur fierté.



Les jeunes testent plusieurs disciplines avant de sélectionner celle qu’ils préfèrent : slackline, cerceaux, ruban, assiettes, jonglage, roll bolla, diabolo, échasses ou balle d’équilibre. Si pour certains, le choix est ardu, d’autres choisissent leur activité sans hésiter. « Je préfère l'assiette parce que le premier jour, j’ai essayé cette discipline, j'ai aimé, et maintenant je ne veux faire que ça ; je peux vite faire bouger l’assiette, et faire des figures. » Ignas, bientôt 11 ans.


 

Les cours mélangent espace de liberté, indispensable après une journée d’école, et assiduité au travail, nécessaire pour réussir. Parce que, les enfants l’apprennent à mi-parcours, il y aura une présentation où ils seront sur scène ! « Quand on sera plus grand, on pourra faire du cirque et impressionner les gens. Grâce aux animateurs, Monsieur H. et Mlle Karott’, on apprend des figures qu’on ne connaissait pas ! » Enfant du quartier Puatehu.



Regard fixé devant soi, tête haute, respiration profonde. Y croire. Et se lancer. Les rubans se déploient en petit soleil, grand soleil, serpent, tourbillon, dans une grâce colorée. Les rolla bolla oscillent avec cette juste dose de stabilité. Les diabolos sont projetés dans les airs et rattrapés avec dextérité. La slackline se tend sous les pieds qui avancent avec confiance. Et puis, quand ils se sentent sûrs, les jeunes artistes mélangent les activités. Assiette et rolla bolla. Ou rolla bolla et balles de jonglage. Slackline et cerceau…



Certains jours, la pluie s’abat avec force sur le toit en tôle, résonne dans l’édifice, et noie les paroles dans un fracas mouillé. D’autres jours, le soleil chauffe l’espace, fait transpirer enfants et enseignants. Mais peu importe : l’essentiel, c’est cette soif d’apprendre, c’est l’envie de réussir, de se surpasser, et de se faire plaisir. « J’ai appris la slackline avec Monsieur H ; ce qui me plaît ce sont les pieds, j'aime bien les sentir, me concentrer sur eux. Quand je sors du cirque, je me sens bien, heureuse et fière de moi, et j'ai envie de recommencer. » Raimiti, 8 ans. Les jeunes découvrent leurs talents, s’épanouissent, se perfectionnent, apprennent des disciplines qui leur étaient inconnues, rompant avec leur quotidien. « J’aime le cirque parce que j’apprends des choses ! Et après, à la maison, je peux le refaire. » Enfant de Puatehu.


 

Il y a des instants de concentration absolue, où enfermés dans leur bulle, seule leur discipline existe. Il y a des moments de relâchement, quand ils s’assoient, découragés. Il y a les échecs, après lesquels il faut reprendre, encore et encore. Il y a enfin la joie quand le succès s’invite, les yeux qui brillent, la fierté, celle qui fait avancer, et qui donne envie d’aller toujours plus haut et plus loin. Ils travaillent leur équilibre, ils travaillent leur concentration, ils travaillent leur assiduité, ils apprennent à canaliser leur énergie, ils expérimentent l’entraide, le « faire ensemble ». Alors, quand les cours se terminent, les enfants pensent, disent et crient : déjà ? Et la prochaine séance, dès que la camionnette blanche de Mlle Karott’ et Monsieur H. apparaît, les enfants accourent pour les saluer, et pour les aider à transporter le matériel qui fera d’eux des artistes en herbe, mais surtout, des personnes fières et heureuses de ce qu’elles accomplissent.



Un projet réalisé en collaboration avec la ville de Papeete (direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale), les maisons de quartier de Mission et Titioro, et les artistes Mlle Karott' et Monsieur H. de Zoltar Prod.

Texte et photos : Doris Ramseyer






 
 
 

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